Histoire de Dieppe

À l'Époque gallo-romaine, le Camp de César ou « Cité de Limes », située au nord de l'actuelle cité de Dieppe, est une enceinte gallo-romaine qui atteste de la plus ancienne présence de vie humaine dans la région dieppoise. Quelques rares restes de poteries ou d’armes gauloises témoignent de cette époque encore méconnue.
En 910, les Vikings s'installent à l'embouchure de la Tella, un fleuve profond qui se jette dans la mer. Il le surnomment Djupr « la profonde ». La mention la plus ancienne de Dieppe remonte toutefois à 1030 quand est mentionné dans une charte pour la première fois l'existence d'un petit port de pêche appelé Dieppe. Durant cette époque du Moyen-âge, au sein du système féodal, la commune appartient au comté du Talou.
La conquête de l’Angleterre par les Normands à partir de 1066 donne toute son importance au petit port de pêche, alors à l'ombre de la cité d'Arques, pour le développement des relations trans-manche. Dieppe fait partie des ports de chaque côté de la Manche que les Normands entreprennent d'équiper et de développer. Le 6 décembre 1067, c'est notamment de Dieppe que Guillaume le Conquérant rembarque pour la Grande-Bretagne.
La ville connaît une prospérité croissante durant le xiie siècle et un château y est fondé en 
1188, édifié par Henri II Plantagenêt. Cependant en 1195, le château de Dieppe est rasé et la ville incendiée par les troupes du roi de France, Philippe-Auguste en guerre contre Richard Cœur de Lion, duc de Normandie. Deux ans plus tard, ce dernier accorde les terres de Dieppe à l'archevêché de Rouenmais en 1204, après la chute de Château-Gaillard et la prise de Rouen, Dieppe et la Normandie sont annexées au royaume de Francepar Philippe-Auguste. En repassant sous le contrôle français, le site de Dieppe perd sa position avantageuse et la source de sa prospérité basée sur les relations entre la Normandie et l'Angleterre. La ville elle-même peine à se relever du passage incendiaire de Philippe-Auguste.
La géographie des lieux permet l'accès au port à marée haute et à marée basse, notamment grâce à une digue naturelle formée de galets (galets qui furent également utilisés pour bâtir les fondations des maisons du centre ville ; des restes des anciennes demeures médiévales sont également visibles grâce aux caves conservées de l'époque). Il s'agit alors d'un port important car c'est le seul de la côte normande entre Saint-Malo et Boulogne-sur-Mer accessible à marée basse. Les marins de Dieppe commercent avec la Scandinavie, Venise ou encore l'Allemagne hanséatique.
Durant la guerre de Cent Ans, Dieppe se retrouve au cœur du conflit entre la France et l'Angleterre. Ce n'est qu'en 1300 que Dieppe reprend d'ailleurs son aspect de ville portuaire. En 1339, des marins et corsaires dieppois participent à un raid victorieux sur Southampton. En 1345, le roi Philippe de Valois, par lettres patentes, supprime le droit degabelle et accorde aux dieppois quelques libéralités dans le commerce. Les dieppois en profitent alors pour fortifier la ville. Charles V le Sage accorde de nouvelles exemptions, privilèges et autres largesses qui permettent à la ville de retrouver une certaine prospérité. À partir de 1364, des pêcheurs dieppois se font navigateurs et partent au loin chercher des épices et de l'ivoire (date du premier voyage vers l'Afrique).
Mais en 1420, à la suite de la bataille d'Azincourt, Dieppe est occupée par les Anglais qui la traite en cité rebelle. Ils la conserve durant 15 ans. En 1430, la ville est notamment le lieu de détention provisoire de Jeanne d'Arc avant qu'elle ne soit transférée à Rouen où elle sera jugée et brûlée sur un bûcher.
Dieppe est finalement libérée de l'occupation anglaise le 28 octobre 1435 quand la ville est reprise par les Français commandés par le capitaine Charles Desmarets (décédé en 1469) pour le compte de Charles VII. Charles Desmarets (ou Charles des Marets) dote la ville de grandes fortifications et entreprend de faire construire un nouveau château. Cependant, 8 ans plus tard, en 1443, les Anglais de nouveau assiègent la ville à partir du Pollet. Dieppe résiste aux troupes de Talbot et repousse définitivement les assaillants grâce aux renforts amenés par Jean de Dunois, le bâtard d'Orléans, et par le dauphin Louis, futur Louis XI.

Dieppe sous le Second Empire, peinture de Edouard Hostein (1854).

Entrée du port de Dieppe vers 1895.

Café des tribunaux, place du Puits-Salé en 1895.

Le premier hôtel Royal sur la rue Aguado, actuel Bd de Verdun (avant 1901).

Manoir Saint-Martin et villa anglo-normande sur la rue Aguado (bd de Verdun).

Le front de mer entre l'hôtel Métropole et l'hôtel Royal.

Casino mauresque de Dieppe.

Villa Le Courlis, hôtel Bellevue, hôtel des étrangers et hôtel Beau Rivage (ex-rue Aguado).

Chalets de la rue Alexandre-Dumas.
En 1463, par lettres patentes, le roi Louis XI soutient les réparations et les fortifications de la ville, en y attribuant des droits, notamment ceux du sel.
Puis, à la suite de leur prédécesseur, les rois 
Charles VIII et Louis XII accordent à Dieppe une protection particulière permettant à la ville de connaître une grande période de prospérité fondée sur le commerce et la navigation. Plusieurs Dieppois s'illustrent alors par leurs entreprises maritimes : exploration des côtes d'Afrique, où ils bâtissent Petit-Dieppe à l'embouchure de la Gambie, reconnaissance des Canaries.
En 
1488, le capitaine dieppois Jean Cousin, en route vers l'Afrique de l'Ouest et les îles des Açores, déporté par une tempête, semble avoir accosté au Brésil au Cap San Rogue. En compagnie des frères Pinzón (le frère aîné Martín Alonso Pinzón et le cadet Vincent Pinzón), il aurait remonté un grand fleuve que Jean Cousin nomme « Maragnon » bien qu'il n'existe aucune preuve concrète de cette exploration.
Au xvie siècle, la puissance maritime de la ville atteint son apogée particulièrement sous le règne de François Ier. De nombreux navigateurs partent de Dieppe pour explorer le monde. Les navires de l'armateur dieppois Jehan Ango (1480-1551) atteignent notamment Sumatra, le Brésil et le Canada. En 1508, les capitaines Thomas Aubert et Jean Vérassen embarquent de Dieppe pour se rendre à Terre-Neuve. Ils reconnaissent le fleuve Saint-Laurent auquel ils donnent son nom. Le 28 mars 1529, les navigateurs Jean et Raoul Parmentier, voyageant pour le compte de Jehan Ango, quittent Dieppe pour une longue navigation qui les amène jusqu’en Indonésie et Sumatra. Jean Parmentier est désigné comme capitaine de La Pensée, bâtiment de trois cents tonneaux. Raoul, prend le commandement du Sacre. La maladie et le scorbut font de nombreuses victimes parmi l'équipage. Malade, Jean Parmentier est inhumé à Sumatra (décembre 1529). Raoul Parmentier meurt quelque temps plus tard. Le navigateur Pierre Crignon prend les commandes de l’expédition qui continue son périple vers Indrapoura en Indonésie avant que les vaisseaux ne reviennent à bon port.
Enrichi par l'or des Amériques, par les bois des tentures du Brésil ou encore par les morues de Terre-neuve, Jehan Ango suscite l'admiration du Roi François Ier qui se rend à Dieppe en 
1534 pour le faire vicomte et le nommer gouverneur de la ville. Dieppe devient également durant cette époque le siège de l'École de cartographie de Dieppe et d’hydrographie sous la direction de Pierre Desceliers, qui dessine en 1546 une carte du monde avec l'Afrique et l'Amérique.
En 1522 débute à Dieppe la construction de l'église Saint-Rémi tandis qu'en 1537 apparait plusieurs foyers de protestantisme dans la cité dieppoise. En 1562, ce sont un quart des habitants de la ville qui se sont ralliés à la réforme protestante et sont devenus huguenots. Dans le contexte de guerre de religions qui sévit en France, la forteresse et la ville sont grandement fortifiées tandis que les protestants dieppois sont réprimés par le Sieur de Sygogne, gouverneur de la ville.
En 1578, le roi Henri III vient à Dieppe sur les conseils de ses médecins pour prendre un bain de mer.
En 1589, alors que le roi Henri IV obtient peu de ralliements à son avènement, l'appui que le lui apporte le gouverneur de Dieppe, Aymar de Chaste, de la Maison de Clermont-Tonnerre, lui permet d’avoir un point d’appui sûr et un port où débarquer les renforts venus d’Angleterre. Henri IV peut ainsi établir un camp retranché dans la ville fortifiée de Dieppe d'où il reçoit ses renforts pour mener victorieusement la bataille d'Arques (septembre 1589).
Le , plus de trois cents personnes quittent Dieppe et émigrent pour la Nouvelle-France.
De 1668 à 1670, Dieppe est dévastée par la peste.
En 1674, une manufacture de tabacs ouvre à Dieppe.
En 1685, à la révocation de l'édit de Nantes par le roi Louis XIV, Dieppe perd plus de 3 000 de ses habitants qui émigrent à l'étranger.
En 1694, Dieppe est bombardée par la flotte anglo-néerlandaise. La ville, dont les maisons sont essentiellement à pans de bois, est incendiée et presque complètement détruite. Seuls subsistent quelques édifices comme le château, l'église Saint-Rémi, l'église Saint-Jacques ou la tour aux Crabes. La ville n'est reconstruite que très progressivement (et achevée en 1720), sur un plan de l'architecte du Roi, Monsieur de Ventabren, fortement inspiré par Colbert. La manufacture des tabacs est relogée dans l'une des rares constructions préservées, la maison Miffant, mais la lenteur de la reconstruction fait perdre à Dieppe son statut de métropole de commerce dans les deux mondes avec le départ pour d'autres ports des bourgeois industrieux, des commerçants, des ouvriers de marine et des marins au long cours.
En 1715, les ouvriers de la manufacture des tabacs se mutinent. De 1735 à 1737, des nouveaux locaux de la Manufacture royale des Tabacs sont édifiés, à l'emplacement de l'actuel hôtel Aguado.
En 1756, Dieppe, point de débarquement le plus rapproché de Paris, est menacé par les flottes anglaises. En 1774, les relations sont apaisées et une liaison régulière trans-manche avec l'Angleterre est ouverte.
En 1791, le tabac cesse d'être un monopole de l'État et la Manufacture des Tabacs est privatisée. Dieppe s’agrandit avec l'annexion du fief de Caude Côte situé entre le village de Janval et les terres en bordure de mer.
Sous le Premier Empire, alors que Napoléon envisage la construction à Dieppe d'un bassin large et profond pour y accueillir des navires de guerre afin de conquérir l'Angleterre, la possibilité d'effectuer des bains de mer commence à y attirer quelques grandes dames de l'aristocratie napoléonienne comme la reine Hortense de Beauharnais, accompagnée de ses enfants, dont le futur Napoléon III.
En 
1806, le bassin Bérigny est construit. C'est le premier bassin à flots du port de Dieppe avec écluses à l'emplacement d'une zone marécageuse appelé champ du Pardon où étaient enterrés les pestiférés.
Sous la Restauration (France), Dieppe s'ouvre sur la mer, condamnant les fortifications. En 1822, le premier « établissement des bains » de France est installé sur la plage et prend le nom de bains de mer Caroline en l'honneur de Caroline de Bourbon, duchesse de Berry, belle-fille du Roi Charles X. Elle inaugure en 1824 la mode des bains de mer à Dieppe. Jusqu'en 1829, elle emmène dans son sillage une pléthore de personnalités et de membres de la haute-bourgeoisie française. Par ses achats, elle relance l'artisanat de la ville —sculpture sur ivoire – qui avait été sinistré par le blocus continental. Elle subventionne la création dans la ville d’une école-manufacture de dentelles, à laquelle elle adjoindra bientôt une section couture, puis une section pêche pour la réparation des filets. Pour amplifier son action, elle lance des souscriptions. Un théâtre en l'honneur de la duchesse et, sur le front de mer, un casino sont construits.
En 1833, sous la Monarchie de Juillet, le Roi Louis-Philippe effectue une visite à Dieppe. Durant cette période, le riche banquier espagnol, le marquis Alexandre Marie Aguado (1784-1842), attiré par les bains de mer découvre Dieppe et contribue au développement et à la prospérité de la ville balnéaire.
En 1848, une liaison ferroviaire entre Paris et Dieppe est inaugurée.
Lors des plébiscites des 20 et 21 décembre 1851, 2 327 électeurs de Dieppe et de Neuville apportent leur soutien à Louis-Napoléon Bonaparte et à son coup d’État, l'opposition ne comptabilisant que 410 voix hostiles.
Sous le Second Empire, Dieppe connait une renaissance et un développement accéléré de sa station balnéaire. Le  a lieu la première course de l’hippodrome de Dieppe-Rouxmesnil .
Du 20 août au , Dieppe est le lieu de résidence de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie qui séjournent dans la ville portuaire à l'occasion de leur voyage de noces. L'impératrice dessine la grande esplanade de verdure qui longe la promenade maritime tandis que Napoléon III vient remettre au sculpteur dieppois Pierre Adrien Graillon (1807-1872) la croix de chevalier la Légion d'honneur. L'artiste-peintre dieppois Constant-Armand Mélicourt-Lefebvre (1816-1833), ancien élève de Paul Delaroche et premier conservateur du musée du Dieppe, peint les portraits de l'Empereur et de l'Impératrice. Un nouveau casino en fonte et en verre est construit.
Dieppe devient à partir de cette période le lieu de 
villégiature à la mode des hautes sociétés parisiennes et londoniennes, fréquentée notamment par la comtesse de Castiglione (1861 et années suivantes), par Lord Robert Cecil, marquis de Salisbury – qui se fait construire en 1873 une villa à Puys, en amont de Dieppe —, par le futur Édouard VII d'Angleterre, par Charles Meyer – qui y transfère en 1888 son domicile et son activité professionnelle, un commerce de cycles et d'automobiles — ou encore par le peintre James Abbott McNeill Whistler.
Au 
Plébiscite du 8 mai 1870, les électeurs de Dieppe manifestent leur soutien au régime impérial et votent oui en faveur de l'Empire libéral(1 810 votes en faveur contre 1 410 votes en défaveur). Dans l'arrondissement de Dieppe, le vote oui atteint 21 038 voix contre4 467 voix.
En 1870, Dieppe est occupée par l'armée prussienne.
En 1874, la gare de Dieppe-Maritime est inaugurée.
De 1880 à 1882, le pavage dieppois est modernisé. Les rues sont dorénavant bordées de trottoir en asphalte. De 1883 à 1887, un très gros programme de travaux de modernisation du port de Dieppe, décidé en 1879, est mis en œuvre : prolongement de la jetée ouest et rectification de la jetée est; approfondissement du chenal par un dragage à deux mètres cinquante au-dessous des plus basses mer, ce jusqu'à deux cent mètres au-delà de la nouvelle jetée; reconstruction de quais dans l'avant-port (Quai Henri IV) pour l'arrivée des paquebots; canalisation de l'Arques, qui devient souterraine sur un tronçon; creusement du bassin de l'arrière port, du bassin de mi-marée, et du bassin à flot, à la place du bassin de retenue de chasse aménagé au xviiie siècle; construction d'une forme de radoub à la place de l'ancien canal de chasse, percé dans le Pollet au xviiie siècle; percement du chenal du Pollet, sur lequel on construit un pont tournant, le pont Colbert. L'ensemble de ces ouvrages est inauguré le .
En 1883, une caserne d'infanterie est construite.
Le 28 mars 1884, à la suite de la mort d'un polletais au cours d'une rixe dans un café, une émeute raciste éclate contre des travailleurs italiens que la foule veut noyer dans leurs caissons sous-marins, en coupant les tuyaux d'arrivée d'air. L'émeute est contenue par l'intervention des autorités.
En 1886 est inauguré un nouveau casino de style mauresque construit à l'initiative d'Isidore Bloch (1848-1919), son directeur, sur les plans de M. Durville.
En 1889, le transport de passagers avec l'Angleterre devient régulier et à horaires fixes, à l'aide de paquebots à vapeur.
En 1891, le 1er syndicat ouvrier de Dieppe est créé à la Manufacture des Tabacs. Le personnel de la manufacture étant essentiellement féminin, il est dirigé par des femmes.
En 1892, Dieppe est victime d'une épidémie de choléra. Le prince moldave Dimitri Sturdza (1818-1908) édifie à cette époque sur le front de mer de Dieppe une imposante villa qui nécessite la démolition de l'ancienne villa de Pierre Adrien Graillon, non sans avoir pris le soin de sauvegarder les sculptures et bas-reliefs qui ornaient la façade pour les exposer dans le hall d'entrée de ce nouveau « palais » dieppois. À la mort du prince en 1908, la villa devient la propriété de ses fils, les princes Michel et Grégoire Sturdza.
En 1895, le quartier du bas fort blanc est aménagé avec la construction de grandes villas bourgeoises sur la rue de la Grève (rebaptisée rue Alexandre-Dumas en 1902) contribuant au développement de la vie mondaine, artistique et intellectuelle de la ville. Deux ans plus tard, en 1897, l'un des premiers terrains de golf de France est inauguré sur la falaise de Dieppe. C'est aussi l'époque des premières courses automobiles entre Paris et Dieppe tandis qu'Oscar Wilde séjourne dans la ville durant l'été 1897.
Lors du mandat de Camille Coche (1898-1910), les cités ouvrières se développent, une politique de décoration florale des rues est mise en place tandis que sur le front de mer, le boulevard maritime est aménagé avec des abris pour les promeneurs et que sont rachetés par la ville la plage et le château de Dieppe. Il Ambitieux pour Dieppe, Camille Coche initie alors plusieurs autres projets urbanistiques qui finalement n'aboutissent pas comme la construction d'un réseau de tramways électriques.
Au début du xxe siècle, Dieppe est à son apogée. Elle est jusqu'en 1914 la première station balnéaire de France fréquentée par le roi Léopold II de Belgique, le duc de Westminster, Camille Saint-Saëns, Claude Debussy, Claude Monet, Madeleine Lemaire, Auguste Renoir, Camille Pissaro, la comtesse Greffulhe, Jacques-Émile Blanche, Walter Sickert, Marcel Proust. Robert de Montesquiou, Gabriel Fauré, le prince Edmond de Polignac séjournent fréquemment chez la comtesse Greffulhe, dans sa villa La Case.
Rivale de Trouville-sur-Mer, Cabourg ou du Touquet. Dieppe est également à cette époque un port maritime renommé. De nombreux édifices sont construits ou rénovés : le théâtre de Dieppe rénové en 1900 dans le style rocaille sur la place de la Comédie (actuelle place Camille Saint-Saëns). Un foyer vitré donnant sur le front de mer est ajouté à la place de l'ancien atelier du peintre Mélicourt. Un palais de justice est construit sur les terrains de l'ancien marché aux bestiaux (1900).

La villa du Prince Sturdza et la maison mauresque (tout à droite)

Villa Rachel, tourelles et foyer vitré du théâtre municipal (avant 1940).

Raid du 19 août 1942: Char Churchill devant la maison aux cariatides et les ruines du Grand Hôtel.

Centre historique de Dieppe.

Château et complexe balnéaire inauguré en 2007.

Café des tribunaux, place du Puits-Salé (2012).
En 1907 est organisé le premier grand prix sur le circuit de Dieppe. Quatre Grands prix de l'Automobile Club de France se tiennent dans la ville de 1907 à 1912 (puis sept éditions du Grand Prix automobile de Dieppe proprement dit, durant les années 1930).
En 1910, des festivités sont organisées par la municipalité de Camille Coche en présence du ministre de la marine à l'occasion du tricentenaire de la naissance du dieppois Abraham Duquesne.
À la sortie de la première guerre mondiale, bénéficiant notamment de nouvelles aides au logement accordés par l’État, Dieppe connait un renouveau substantiel de son habitat et le développement de ses faubourgs (Janval) permettant de diminuer la pression démographique de certains quartiers du centre-ville (Bout du Quai, St-Jacques, Saint Rémy) et de faire face à la vétusté et à l'insalubrité de certains immeubles anciens. Les lotissements d'habitations à bon marché à Janval (cité des quatre vents), au Pollet (cité Bonne nouvelle) et à Neuville (cité Bel Air, lotissement Beau Soleil) sont notamment construits durant les années 20. Des lotissements pour les classes plus aisés sont également développés dans les années 30 (esplanade du château et lotissement des hospices).
La modernisation générale de la ville reflète alors également les grands courants architecturaux de l'époque qui opposent notamment le courant régionaliste normand (en vogue depuis 1860), exaltant les façades néo-médiévales à pan de bois et les toitures débordantes, face au courant moderniste promouvant les façades lisses et sobres, les briques et le béton armé. En 1932, un nouveau casino plus Art déco, aux murs lisses et blancs en béton armé, succède au casino mauresque. Laborieusement reconstruit sur fonds de crise financière, il peine à séduire et à retrouver la clientèle huppée de Paris et d'Angleterre d'avant-guerre qui lui préfèrent définitivement les établissements balnéaires de villégiature et de loisirs de Deauville, Cabourg et Trouville, plus récentes, ainsi que les stations méditerranéennes, plus aisément accessibles en train désormais.
En mai 1934, Serge de Lenz, auteur en 1931 d'un médiatique cambriolage de la villa des Tourelles sur le front de mer, est jugé aux Assises de la Seine-Inférieure.
De 1934 à 1936, le bassin Bérigny (où se situent l'actuel hôtel de ville et le parc Jehan-Ango) est comblé. Durant l'été 1936, étant lastation balnéaire la plus proche de Paris, Dieppe accueille de nombreux congés payés. La clientèle aisée qui était restée fidèle à la ville se retranche vers Pourville-sur-mer et Varengeville, au sud de Dieppe. L'hôtel Royal, dont l'actuel bâtiment fut édifié en 1901, cesse son activité hôtelière devenue déficitaire et est reconverti en immeuble d'habitations.
La ville est ensuite particulièrement marquée par la Seconde Guerre mondiale. Du 11 au , Dieppe subit les premiers bombardements allemands puis le , après plusieurs bombardements de la Luftwaffe, la Wehrmacht entre dans Dieppe. La ville est bombardée par la RAF à partir du mois d'août. Le , Dieppe, comme toutes les communes du littoral, est classée en « Zone côtière interdite ».
Le , les Alliés tentent un débarquement à Dieppe, composé de troupes majoritairement canadiennes (
Opération Jubilee). La fonction essentielle de ce débarquement est de tester les défenses allemandes. Mais le débarquement est un échec lors duquel plus de deux mille soldats (majoritairement canadiens) laisseront leur vie. La façade maritime de la ville est ravagée et la manufacture de tabac détruite.
Pour certains historiens, le sacrifice de ces trop nombreuses vies humaines est démesuré pour un débarquement qui n'a pas abouti. Pour d'autres, la tentative a en partie conditionné la réussite du 
débarquement du .
À la suite de ce raid, l’armée allemande procède à la destruction des hôtels et de plusieurs propriétés du front de mer et du littoral où avaient débarqué les Alliés afin de supprimer tout abri pouvant servir de protection à un autre débarquement. Le casino de Dieppe, notamment, est rasé. En remerciement à la population dieppoise pour son attitude pendant les opérations de débarquement, les Allemands libèrent les prisonniers de guerre originaires de Dieppe. Ils seront de retour dans leurs foyers en fin d'année.
En souvenir de l'opération Jubilee, plusieurs villages 
acadiens francophones du Nouveau-Brunswick (province maritime du Canada) se regroupent après la guerre pour former la commune de Dieppe, en mémoire des soldats canadiens tués le  sur les côtes normandes. Le 1er septembre 1944, Dieppe est libérée par voie terrestre et sans combats, les allemands ayant abandonné leurs positions devant l'avancée des troupes alliées.
Le bilan dieppois de la Seconde Guerre mondiale est de 207 victimes civiles, 584 blessés, 117 militaires et FFI tués, 38 fusillés et déportés tués. Au cours des 44 bombardements subis par la ville, 718 immeubles ont été totalement détruits soit 35 % des immeubles de la ville. Sur le littoral, outre le casino, plusieurs édifices prestigieux ou remarquables ont été détruits ou trop endommagés pour être restaurés, comme le Grand Hôtel, la villa Sturdza, la manufacture de tabac, l'hôtel Métropole, la villa Bristol, l'hôtel Regina, l'hôtel des Anglais, l'hôtel des Etrangers, la villa La Case du 
comte Greffulhe (route de Pourville) et les chalets de la rue Alexandre-Dumas, notamment la villa Olga offerte par le Prince de Galles à la duchesse de Caracciolo. Transformée en champ de mine, la plage de Dieppe est presque inaccessible pendant une dizaine d'années.
Le , le général de Gaulle s'adresse aux Dieppois, place Nationale. Il est le premier chef d'État en exercice, depuis Napoléon III, à se rendre à Dieppe et le dernier à ce jour. En 1961 est inaugurée l'actuel casino (le cinquième depuis 1822), en retrait du front de mer à l'emplacement de la villa Rachel (démolie pour l'occasion). La même année est inaugurée un centre de thalassothérapie. En 1964, la miroiterie de la famille Clouet, véritable institution dieppoise installée grande Rue à Dieppe depuis 1849 et chez lequel se fournissait Renoir ou Monet en pinceaux et tube de couleurs, ferme définitivement ses portes.
En 1965, le docteur Jean Tournier est élu à la mairie de Dieppe. Sous son mandat, le quartier de Janval s'urbanise et un vaste plan d’habitat est mise en œuvre. Il donne naissance au quartier du Val Druel et au quartier des Bruyères. En 1966, un nouvel hôtel de ville est inauguré à l'emplacement de l'ancien bassin Bérigny. Un an plus tard, en 1967, Dieppe tente de faire venir les joies du ski alpin au bord de la mer. Une piste de ski synthétique est inaugurée le 18 avril en présence du ministre des sports François Missoffe, de Jacques Anquetil, et des internationaux de ski Guy Périllat, Jean-Claude Killy, Annie Famose et des sœurs Goitschel et de l'entraîneur de l'équipe de France de ski Honoré Bonnet. En 1969, le couvent des Minimes (xviie siècle), situé rue Victor-Hugo, est démoli pour laisser la place à une résidence pour personnes âgées. En 1970, le conseil municipal démissionne pour protester contre le retard du versement des subventions promises par l’État pour la construction d'un lycée technique (actuel lycée Pablo-Neruda).
Les années 70 marquent de son empreinte architecturale le front de mer où plusieurs villas du début du siècle sont victimes d'un renouveau immobilier. Le chalet Normand (manoir Saint-Martin) et les villas adjacentes sont démolis pour laisser place à de grands immeubles de standing.
En 1974, Dieppe perd son titre de premier port bananier de France. La modernisation du mode de transport à bord des navires bananiers, avec l'arrivée de conteneurs frigorifiques, fait perdre progressivement le trafic des Antilles au profit du port du Havre. Compte tenu de leur taille, les porte-conteneurs ne peuvent pas entrer dans le port de Dieppe. Après 1978, ce trafic est définitivement perdu et seul le trafic bananier avec la Côte d'Ivoire continue à transiter par Dieppe.
Le  : Neuville-lès-Dieppe fusionne avec Dieppe. En juillet 1980, la grande grève des dockers endommagent irrémédiablement la ligne saisonnière Dieppe-Brighton en Seajet qui est définitivement arrêtée.
En 1982, le centre d'action culturelle Jean-Renoir est inauguré par François Truffaut.
En 1985, un plan de rénovation de l'habitat ancien est mis en œuvre. L'îlot Sainte-Catherine est restauré et des logements HLM sont installés dans des immeubles construits sur les plans de monsieur de Ventabren. En 1987, la villa mauresque située sur le front de mer est condamné à la démolition par le conseil municipal au prétexte « qu'elle ne représentait rien ». Bâtie en 1870 par Charles Lebon (1799-1872), ce bâtiment d'architecture orientale qui influença de nombreux immeubles de Dieppe était à l'abandon depuis plusieurs années. Il est remplacé par un hôtel.
En 1991, un festival de musique ancienne est créé. La chapelle de l'hôpital (1860) est pour sa part démolie pour permettre l'extension de l'hôpital moderne61.
En 1992, la Société d'armement trans-manche (ex-armement naval SNCF) retire ses navires de la liaison maritime Dieppe - Newhaven, non rentable, à cause de la concurrence du tunnel sous la Manche. Deux ans plus tard, en 1994 est inaugurée une nouvelle gare maritime (terminal) pour les car-ferries. La démolition en 1995 de l'ancienne gare maritime SNCF sur le quai Henri-IV permet de dégager l'esplanade et de découvrir les façades du xviiie siècle En 1997, la jetée est modifiée. La vieille estacade en bois qui longeait le chenal de l'entrée du port jusqu'au boulevard de Verdun est démolie. En 1998, un nouveau port de plaisance est inauguré. Le quai Henri-IV et sa dunette sont restaurés.
En 2002, la ville entame une nouvelle politique de développement économique fondée sur le tourisme (projet de lotissement du Golf, rénovation de la Grande-Rue, réouverture du petit théâtre municipal fermé depuis 1961) et annonce un programme écologique de développement sociaux (création de logements dans l'ancienne prison, construction d'habitats répondant aux normes écologiques…) : la grande-rue est rénovée (2004), un nouvel ensemble de station balnéaire avec bassins ludiques et un nouveau complexe dethalassothérapie sont inaugurés sur la façade maritime de la ville (2007).
En 2010-2011, un projet d'implantation sur la zone portuaire de Dieppe d'une usine d’engrais russe est abandonné à la suite d'une forte opposition locale trans-partisane à laquelle s'ajoute une autre polémique concernant l'absence de célébration prévue pour le quadricentenaire de la naissance d'Abraham Duquesne. En 2010, le Syndicat Mixte du Port de Dieppe engage les travaux pour la mise en service d'un port à sec pour plus de 300 bateaux à moteur jusqu’à 7 mètres dans la forme de Radoub. Il était prévu pour être opérationnel en 2011, mais des problèmes de conception le rendaient encore inutilisable en 2014.
En 2012 est inauguré le Centre d’Affaires Dieppe Normandie dans les locaux de l'ancien terminal trans-manche du bateau Hoverspeed (désaffecté depuis 2004), projet initié par l’Agglomération de Dieppe Maritime et porté avec la Communauté de communes du Petit Caux et la Chambre de commerce et d’industrie de Dieppe.                                    source wikipédia